
Apprivoiser son stress
IV. Apprivoiser son stress avec justesse et équilibre.
« Ce ne sont pas les évènements qui perturbent les Hommes mais l’idée qu’ils s’en font. » Épictète
Justesse et équilibre.
En effet, notre interprétation du réel est déformée par nos bagages psychologiques et psychosociaux. Une situation peut être interprétée comme étant désagréable pour nous, mais pas pour d’autres. Si nous l’interprétons comme étant désagréable ou dangereuse cela provoquera un excès de stress (sauf dans des situations vitales) et des émotions désagréables.
En revanche, si nous interprétons une situation comme étant agréable, notre énergie sera probablement maintenue à un niveau correct avec la présence d’émotions positives. Cela dit certaines situations « exaltantes » peuvent s’accompagner d’un niveau d’énergie (de stress) trop élevé qui nous fera commettre des erreurs d’adaptation, par empressement.
Que l’on ne s’y trompe pas, le mécanisme d’interprétation du réel, bien que déformant, n’a pas d’autre but que de nous protéger de la souffrance et de l’inconfort. Il déclenche des comportements adaptés de protection et de défense. Depuis la nuit des temps les espèces, dont l’Homo-Sapiens, se sont développées et ont survécu en fuyant l’inconfort et la douleur et en tentant, avec beaucoup d’effort et d’ingéniosité, de préserver le confort et le bien-être. Pour se ressourcer et se nourrir de sentiment d’apaisement.
Trouver l’équilibre entre l’activité et le repos est tout simplement vital. Pour cela il est préférable de s’intéresser à nos représentations, car ce que nous pensons a un effet direct, dans l’instant, sur notre vécu et sur notre capacité à nous adapter à ce qu’est notre vie.
Ce ne sont donc pas les situations en tant que telles qui sont stressantes mais plutôt la manière avec laquelle nous entrons en relation avec elles.
Apprivoiser son stress s’apprivoiser soi-même.
Assumer cette responsabilité est difficile, cela demande du temps, de la patience, et de la persévérance. Comme pour apprivoiser un animal… Apprivoiser son stress c’est s’apprivoiser soi-même.
En acceptant le fait d’être stressé, nous avons la possibilité de réguler cette énergie vitale pour obtenir un seuil de stress « juste ». Ce seuil de stress est pertinent, juste, car adapté à nos impératifs matériels, psychologiques et sociaux dans l’instant. Et ce n’est pas toujours confortable.
Pour produire quoi que se soit, du simple geste pour se brosser les dents à la fabrication de millions d’automobiles il faut de l’énergie. Le stress est donc en lien avec nos propres capacités à produire. Un manque de stress, d’énergie, ne nous rendra pas spécialement productif. Un excès de stress fera à l’inverse baisser la productivité d’un individu, et pourra même l’interrompre totalement par un arrêt de travail.
Il existe un seuil « optimal » de stress qui varie selon les contextes. Il s’agit donc d’être en contact avec son stress, son niveau d’énergie, pour s’adapter à la situation du moment et à ses enjeux.
Pour cela il est nécessaire de prendre le temps de se poser les questions suivantes :
- Quel est mon niveau d’énergie ? (basse, moyenne, haute, très haute)
- Quelles sont mes émotions ?
- Est-ce que ce niveau d’énergie et ces émotions sont « justes » pour la demande d’adaptation à laquelle je dois répondre MAINTENANT ?
Une mobilisation de tous les instants
Apprendre à vivre en bonne intelligence avec son stress et ses émotions mobilise constamment chacun d’entre nous, que nous en soyons conscients ou pas.
Nous disposons dans notre société numérique, peut-être parce que nous en avons besoin, d’un très large éventail de connaissances, de méthodes et de techniques pour apprendre à apprivoiser notre stress, nos émotions, pour apprendre à nous connaitre et prendre soin de nous.
Toutes ces méthodes devraient, pour être efficaces, être utilisées sans lutter contre son stress, ses émotions, contre soi-même parfois… Car cette lutte pose plus de problèmes qu’elle n’en résout.
La tradition millénaire du Bouddhisme voit ses connaissances, ses méthodes et ses techniques de méditation être de plus en plus utilisées par l’Homme moderne. Non seulement utilisées mais étudiées par la science ultra-technique, démontrant des résultats incontestables sur la santé physique et psychologique des individus.
Cela n’a rien d’étonnant. La méditation de la « pleine conscience » développe notre contact conscient avec nos pensées, nos émotions, nos sensations, dans l’instant. Nous sommes alors en contact avec une richesse d’informations variées sur ce que nous vivons. Ces informations sont primordiales car c’est nous qui nous adaptons au monde. Si nous ignorons ces informations nous nous coupons de nous-même.
Parallèlement la pratique de la méditation nous rend clairement attentifs au monde et à la richesse des informations qu’il contient. Comment s’adapter au monde si nous ignorons les informations qu’il nous donne ?
Enfin la pratique de la méditation, par l’attention portée à la respiration nous permet de réguler notre énergie vitale, pour la stabiliser, l’apaiser ou l’augmenter en pleine conscience.
Des solutions existent. Et vous, qu’avez-vous commencé à faire pour vous apprivoiser ?