
Apprivoiser son stress
II. « Lutter contre son stress » : une bonne manière de le renforcer
Dans le précédent article de notre saga “Apprivoiser son stress” nous avons vu que celui-ci correspondait à “la réponse non spécifique de l’organisme à toute demande d’adaptation”. Contrairement à nos croyances, cette énergie adaptative nous accompagne constamment, physiologiquement, et ce dans les situations que nous interprétons comme étant agréables ou désagréables.
Or, puisque la vie n’est qu’une suite ininterrompue de demandes d’adaptation, puisque tout change et bouge continuellement, que rien ne reste stable et identique, essayer de « lutter contre son stress », de l’éliminer, n’est pas possible. Il s’agit donc de réinterroger et de modifier notre relation au stress.
Nous ne pouvons pas ne pas être stressé et ne pas ressentir d’émotions. En revanche nous pouvons ne pas être conscient de la présence de stress et d’émotion.
Lorsque vous vous dites à vous-mêmes « Ne stress pas », comprenez que ce n’est pas possible. De même que lorsque vous demandez à vos proches ou vos collaborateurs de ne pas stresser, cela est tout aussi compliqué pour eux.
Être avec ce qui est présent en nous.
Partant de ce constat implacable, l’acceptation de son stress semble être la solution logique, la première étape de son apprivoisement. Car si d’emblée le rejet prend le pas sur l’acceptation, une loi universelle, se met en place : la loi de l’effet inverse.
Cette loi se déclenche lorsque l’on veut se débarrasser de pensées, d’émotions, ou de sensations physiques qui nous gênent.
Par exemple, vous êtes le soir dans votre lit, le lendemain vous avez une journée avec des situations importantes pour vous. Vous avez déjà préparé cette journée mais vous continuez à faire de la préparation mentale… Vous continuer à y penser…Puis les aiguilles tournent et votre volonté de dormir pour être en forme devient plus forte. Vous vous parlez donc à vous même et vous dites « arrête de penser.», « endors-toi ». Résultat : Les pensées vous envahissent, l’agacement avec.
Comme il est physiologiquement impossible de s’endormir avec une énergie trop élevée, il s’agit maintenant d’apaiser l’agacement pour espérer y parvenir. Pas facile… D’autant plus que vous agacer de votre propre agacement ne vous conduira pas au sommeil… Bien au contraire !
Imaginez maintenant dans une situation qui génère chez vous du stress et que vous ne voulez pas de ce stress. Comme vous n’en voulez pas, le fait d’être stressé vous stresse. Vous êtes donc stressé d’être stressé !
Nous sommes tous, chacun à notre niveau, contraint par la loi de l’effet inverse. Il est donc nécessaire de repérer les moments où nous y sommes piégés et d’apprendre à en sortir.
C’est à dire : faire avec ce qui est là, en nous, puisque nous ne pouvons, par définition, pas lutter contre.